Profane 1
Profane a un seul et unique dada : l’amateur, qu’il soit artiste ou collectionneur, novice ou pointu, fervent admirateur ou créateur à ses heures. Profane a un credo : l’observer, le voir évoluer, l’approcher dans son environnement, interroger sa pratique, en solitaire ou en groupe, sonder sa passion secrète ou sa production privée.
Profane est une revue qui met donc en scène un héros récurrent plutôt qu’une discipline, et l’accueille en qualité d’invité permanent. Au gré des numéros, il s’agira de conter son histoire, chaque fois multiforme, chaque fois hors-norme. Qui est donc cet être passionné, ce faiseur d’art occasionnel et volontiers obsessionnel, de quelle manière s’adonne-t-il à son penchant, quels sont ses motifs d’investissement symbolique qui semblent parfois impénétrables ?
Dès l’origine, ce projet éditorial a été secoué d’interrogations, tombées comme des feuilles, réunies ici en cahiers.
Amateurisme : qualité ou défaut, plaisir ou souffrance ? Amateur par dépit ou par choix ? L’amateur fait-il mal son boulot ? L’amateur est-il un connaisseur ? L’amateur d’art est-il forcément collectionneur ? L’artiste amateur doit-il le rester ? Peut-il devenir professionnel ? Pourquoi dit-on « peintre du dimanche » ? Un amateur sommeille-t-il
en chacun de nous ? Cette matière interrogative a infusé et colore aujourd’hui la revue Profane.
Entre ses pages, s’engage un autre rapport à la création, se dessine une manière de penser le faire loin des marchés, des foires, des salles de ventes, des scènes officielles, des vitrines sous clé. Profane dresse un panorama des dynamiques créatives lorsqu’elles échappent aux logiques de monstration et de promotion, quand elles viennent aussi dire autre chose d’une société : nourrir une mémoire collective, révéler la singularité d’un inconscient, témoigner d’une époque.
L’amateur porte en lui une rareté : son élan inentamé résiste aux modes, son rapport jubilatoire et cathartique à l’objet de son affection s’affirme contre vents et marées. Et c’est bien cette part précieuse, cet appétit originel que Profane entend mettre en lumière.
Textes français - version anglaise en cahier final
Format 155x230 mm, 212 pages
 
  
    
  
 
  
    
  
