Profane 3
Ça y est, le mot est lâché. Page 176. Une croûte a été nommée comme telle.
Une croûte est une croûte est une croûte. Il y en a même plusieurs. Ce mot qui gratte et qui colle à la peau, qui invalide toute opinion, oblitère toute attention. Pas la nôtre. De qui sont ces croûtes ? Mais surtout pourquoi en parler, alors que l’intérêt général mériterait mieux ? Parce que ces croûtes occupent les pensées d’une femme, qu’elle les cherche et par son engagement les transforme, et que cela, par exemple, nous importe.
Nous sommes là pour accueillir les vaines tentatives, les désirs qui débordent, qui se cabrent, qui ne prennent pas le chemin qui va droit à la reconnaissance, qui parfois s’égarent même jusqu’au cul-de-sac, cul-de-sac, cul-de-sac, -sac, -sac ; sac plastique, sac plastique, sac plastique, -tique, -tique (pages 100 et 136).
Les amateurs écrasés sous le poids des injonctions contemporaines ont trouvé refuge dans nos rubriques. Elles sont faites pour eux, avec eux. Et les contributeurs se mouillent à leur contact, délaissant peu à peu cette convenance journalistique qui voudrait qu’on tienne à distance son sujet. Tout le monde dit « je » dans ce numéro, tout le monde donne de sa première personne. C’est un risque à prendre, une forme de laboratoire. Une boite de Petri. Au départ, on ne voit rien, il faut laisser agir pour découvrir. S’intéresser à ce qui n’est pas voyant, à ce qui n’est pas signalé ainsi par le système de la mode, chercher plutôt à rendre visible ce qui remue dans l’ombre. Il y a de ça. Il y a du « ça ». C’est sûr.
Textes français - version anglaise en cahier final
Format 155x230 mm, 228 pages
 
  
    
  
 
  
    
  
