• Profane 6
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    Profane 6

    Prix normal €15,00
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    CULTIVER UN AUTRE RAPPORT AU TEMPS.

    À l’heure d’une parution coïncidant avec le solstice d’été et ses journées plus longues faites de lumière, s’invite la question du temps. À dire vrai, elle est là depuis quelques saisons déjà, depuis le premier numéro. Comment se pose-t-elle dans une société de loisirs et de consommation, d’immédiateté et d’obsolescence programmée ? La nôtre. Dans cette configuration, que signifie avoir du temps libre ? Ce temps libre est-il celui de l’amateur ? Celui dont nous témoignons, au fil des pages ? Il nous semble que non. L’objet de contemplation, la passion, la lubie qui animent les coeurs profanes échappent au temps approché comme un compte à rebours (avant le retour au labeur) pour renouer avec une autre horloge. Interne, affective, laborieuse, émotionnelle, celle-là. Quand on aime, on ne regarde pas sa montre. Le temps libre existe parce qu’il y a du temps contraint, travaillé, professionnel, soumis à résultat.

    À ce rythme imposé et à sa frénésie, à ce laps fabriqué comme un produit, tenter d’échapper. À notre niveau de papier, de mots et d’images. Par exemple, en ne proposant pas de brèves. Pas plus d’actualités, de nouvelles fraîches, d’informations à chaud ni d’activités dernier cri. S’inventer un autre tempo, épousant la forme des mondes amateurs dans lesquels nous entrons et qui répondent tous à leur propre logique, sans effet d’entraînement. À y regarder de plus près, chaque sujet abordé (en toute polysémie) entretient un rapport singulier au temps.

    Ainsi. Depuis 10 ans un homme fait revivre dans un village le souvenir d’un ancien, réactive sa mémoire créative (p. 22). Un autre guette la minute précise à laquelle le soleil se couche pour vivre pleinement son projet (p. 72). Ailleurs, des prisonniers tentent de transformer la période de l’incarcération en un temps de libération (p. 130). Ici, le temps s’envisage en parties (p. 82). Là, une femme se laisse guider par sa pratique, voyage au centre de sa terre, sans urgence (p. 184). Et chaque fois, le temps sort de sa linéarité, de l’autorité du méridien, se déroule autrement, selon des accords secrets, intimes. C’est le temps de la répétition et de l’amour. Le nôtre.

    Format 155x230 mm, 212 pages