• Profane 7
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    Profane 7

    Prix normal €15,00
    Taxes incluses.
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    UNE INTIME CONVICTION

    Nous avons pris l’habitude du jugement culturel, de voir une oeuvre, une création, une production, gratifiées d’une signalétique de type « bon point », de laisser les appareils critiques choisir pour nous, comme le ferait, on imagine, le Media-toc qui se trouve au musée de l’Affabuloscope (p. 20). Une hiérarchie s’instaure, il y a ce qui se fait ou pas, il y a la grande affaire du beau, du goût qui ne saurait être mauvais, il y a des règles implicites et des instances amidonnées qui sont là pour trancher.

    Le numéro ici présent, et avant lui les précédents, ne cherche pas à dire ce qu’il faut regarder, ne décerne pas de palmarès, ne répond pas d’une culture d’en haut. Il raconte simplement des histoires mues par le désir humain, et qui n’ont pas beaucoup de visibilité ailleurs. Certains diront peut-être : pas d’intérêt alors. Laissons-les seuls juges. Des histoires comme : s’enticher de choses moches et décider de leur faire un chez soi (p. 72 et p. 84) ; se consacrer à exposer ensemble des objets dont on estime qu’ils ne participent pas du même registre (p. 36) ; regarder les murs d’une salle d’attente (p. 120) ; aimer voir tourner des toupies (p. 182).

    Faire le récit de tout cela, avoir de la sympathie pour des formes d’expression qui se vivent sans discours préconçu, ne cherchent pas la validation de pairs spirituels. C’est une façon, celle qui se déploie à l’intérieur de ces pages, en mots et en images, de laisser à chacun sa pleine et entière liberté de créer ou de vivre sa passion, sans vouloir la circonscrire, l’évaluer, la jauger. Seulement la relater. D’autres vont plus loin et la défendent, comme Doc Kasimir Bisou qui s’en explique avec une lettre destinée aux amateurs que nous publions (p. 52).

    Être une fenêtre ouverte sur ces états de liberté là, ni plus ni moins : c’est peut-être un voeu pieux mais c’est un souhait profane.

    Format 155x230 mm, 212 pages